Gnose Chrétienne
Le Christianisme, c’est que «Dieu s’est fait ce que nous sommes, pour nous rendre ce qu’il est» (saint Irénée); c’est que le Ciel est devenu terre, afin que la terre devienne Ciel.
Le Christ retrace dans le monde extérieur et historique ce qui a lieu, de tout temps, dans le monde intérieur de l’âme. Dans l’homme, l’Esprit pur se fait ego, afin que l’ego devienne pur Esprit; l’Esprit ou l’Intellect (Intellectus, non mens ou ratio) se fait ego en s’incarnant dans le mental sous forme d’intellection, de vérité, et l’ego devient Esprit ou Intellect en s’unissant à celui-ci.
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Substance, sujet et objet
Dès lors que la divine Substance — en vertu de l’une de ses dimensions — « voulait » et « devait » manifester le monde avec sa multiplicité, elle voulait et devait du même coup manifester des témoins à ce monde et à cette multiplicité ; sans quoi l’Univers serait un espace inconnu rempli de pierres aveugles, et non un monde perçu selon une multitude d’aspects. Là où il y a les objets, il fallait qu’il y ait également les sujets : les creatures qui sont les témoins des choses font indissolublement partie de la création. Le voile de Mâyâ, en se déployant, a parsemé le vide non seulement de choses connaissables, mais aussi d’êtres capables de connaissance, à divers degrés ; le degré-sommet est l’homme, du moins pour notre monde, et sa raison suffisante est de voir les choses comme seule une intelligence capable d’objectivité, de synthèse et de transcendance peut les voir.
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Eschatologie universelle
L’eschatologie fait partie de la cosmologie, et celle-ci prolonge la métaphysique, laquelle s’identifie essentiellement avec la sophia perennis. On peut se demander de quel droit l’eschatologie peut faire partie de cette sophia, étant donné que, épistémologiquement parlant, la pure intellection ne semble pas révéler nos destins d’outre-tombe, alors qu’elle nous révèle les principes universels ; mais en réalité, la connaissance de ces destins est accessible grâce à la connaissance des principes, ou grâce à leur juste application. C’est en effet en comprenant la nature profonde de la subjectivité, et non pas exclusivement par cette voie extérieure qu’est la Révélation, que nous pouvons connaître l’immortalité de l’âme, car, qui dit subjectivité totale ou centrale — et non partielle et périphérique comme celle des animaux — dit par-là même capacité d’objectivité, intuition d’Absolu et immortalité (…)
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La question des formes d’art
(…) Tout d’abord, nous devons élucider une question de terminologie : en parlant de « formes d’art », et non de « formes » tout court, nous voulons spécifier qu’il ne s’agit pas de formes « abstraites », mais au contraire de choses sensibles par définition; si, par contre, nous évitons de parler de « formes artistiques », c’est parce qu’il s’attache à cette épithète, dans le langage courant, une idée de luxe, donc de superflu, qui correspond exactement au contraire de ce que nous avons en vue. A notre sens, l’expression « formes d’art » est un pléonasme, puisqu’il n’est pas possible de dissocier, traditionnellement parlant, la forme et l’art, ce dernier étant tout simplement le principe de manifestation de celle-là; nous avons dû pourtant employer ce pléonasme pour les raisons que nous venons d’indiquer (…)
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Diversité de la Révélation
Du moment qu’il n’y a qu’une seule Vérité, ne doit-on pas conclure qu’il n’y a qu’une seule Révélation, une seule Tradition possible ? A cette question, nous répondrons tout d’abord que Vérité et Révélation ne sont pas des termes absolument équivalents, puisque la Vérité se situe au-delà des formes et que la Révélation, ou la Tradition qui en dérive, est d’ordre formel, et cela par définition même ; or qui dit forme, dit diversité, donc pluralité ; la raison d’être et la nature de la forme sont l’expression, la limitation, la différenciation. Ce qui entre dans la forme, entre par là même aussi dans le nombre, donc dans la répétition et la diversité ; le principe formel — inspiré par l’infinité de la Possibilité divine — confère à cette répétition la diversité. On pourrait concevoir, il est vrai, qu’il n’y ait qu’une seule Révélation ou Tradition pour notre monde humain et que la diversité se réalise à travers d’autres mondes, inconnus des hommes ou même inconnaissables pour eux ; mais ce serait ne pas comprendre que ce qui détermine la différence des formes de la Vérité est la différence des réceptacles humains (…)
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Le commandement suprême
« Ecoute, Israël: le Seigneur notre Dieu, le Seigneur est Un. Et tu aimeras Yahweh, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force » (Deutéronome, VI, 5). Cette expression fondamentale du monothéisme sinaïtique renferme les deux piliers de toute spiritualité humaine, à savoir le discernement métaphysique d’une part et la concentration contemplative d’autre part ; ou en d’autres termes : la doctrine et la méthode, ou la vérité et la voie. Le second élément se présente sous trois aspects : l’homme doit, selon une certaine interprétation rabbinique, premièrement « s’unir à Dieu» dans le coeur, deuxièmement « contempler Dieu » dans l’âme, et troisièmement «opérer en Dieu » avec les mains et par le corps (…)
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De l’intelligence
L’intelligence, c’est la perception d’une réalité, et a fortiori la perception du Réel en soi; elle est ipso facto le discernement entre le Réel et l’irréel — ou le moins réel — et cela au sens principiel, absolu ou « vertical » d’abord, et au sens existentiel, relatif ou « horizontal » ensuite. Précisons que la dimension « horizontale » ou cosmique est le domaine de la raison et de la tentation rationaliste, tandis que la dimension «verticale» ou métacosmique est celle de l’intellect, de l’intellection et de la contemplation unitive; et rappelons que parmi toutes les créatures terrestres, l’homme seul possède la position verticale, ce qui indique la potentialité «verticale» de l’esprit, et de ce fait même, la raison d’être de l’homme.
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Les trois dimensions du Soufisme
« Crainte » (makhâfah), « Amour » (mahabbah), « Connaissance » (ma‘rifah) : se sont là, en Soufisme (taçawwuf), les trois dimensions ou stations de la Voie (tarîqah) ; « dimensions » au point de vue de leur séparation vocationnelle ou au point de vue de leur coïncidence en toute vocation, et « stations » au point de vue de leur succession dans le développement spirituel (…)
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La gnose n’est pas n’importe quoi
C’est un fait que trop d’auteurs — nous dirons presque l’opinion générale — attribuent à la gnose ce qui est propre au gnosticisme et à d’autres contrefaçons de la Sophia Perennis et, en outre, ne font aucune distinction entre celle-ci et les mouvements les plus fantaisistes, tels le spiritisme, le théosophisme et les pseudo-ésotérismes qui ont vu le jour au XXe siècle. Il est particulièrement regrettable que ces confusions soient prises au sérieux par la plupart des théologiens, qui ont évidemment intérêt à avoir de la gnose la plus mauvaise opinion possible; or le fait qu’une imposture imite forcément un bien, sans quoi elle n’existerait pas, ne saurait autoriser à charger ce bien de tous les péchés de l’imitation.